C’est une question que j’entends souvent, et à laquelle il est difficile pour moi, de répondre en trois phrases…
La rune porte un nom et est à la fois un concept et un son. Le concept donne son sens ésotérique, le son sert à la transcription d’une langue.
Tout d’abord, on pense à l’alphabet scandinave (Futhark). Oui, les populations nordiques et germaniques ont utilisé ces symboles pour transcrire leurs langues. Je le mets au pluriel, parce qu’à l’antiquité, plusieurs idiomes se sont développés à partir d’une base germanique, donnant ensuite naissance à différentes formes d’alphabets.
Les peuplades des Cimbres et des Teutons ont quitté leur péninsule d’origine, vers -120, pour se diriger vers le sud. Ils sont passé par ce qu’on appelait la Rhétie (nord des Alpes, plaine du Pô). Ils sont descendu plus au sud, en Gaule, et jusqu’aux Pyrénées. De batailles en batailles, de défaites en défaites, ils ont fini par regagner le Jutland (Danemark), en traversant à nouveau la Rhétie, et en y adoptant les symboles des Runes, pour en faire un système d’écriture.
Les Rhètes, qu’on suppose apparentés aux Etrusques de la région voisine (Toscane), utilisaient des symboles pour transmettre des messages. Et l’alphabet étrusque ressemble fort aux Runes des Scandinaves. Ces symboles servaient à tout ce qui est « magique », secret ou initiatique. D’ailleurs, le mot « rune » désigne ce qui est chuchoté ou secret, ce qui n’est transmis qu’aux seuls initiés.
Encore plus loin, les historiens se demandent d’où viennent les Etrusques, arrivés là… Probablement de Mésopotamie, ou d’Asie Mineure. Ils pratiquaient la divination, l’artisanat, le commerce et ont laissé leur empreinte dans la civilisation romaine. D’autres affirment que cette civilisation étaient déjà là depuis très longtemps, et qu’elle n’est pas d’origine indo-européenne. Leur langue reste d’ailleurs difficile à décrypter.
Quoi qu’il en soit, certains ont fait le parallèle entre les symboles des Runes et l’écriture étrusque. On trouve également de grandes similitudes avec le phénicien et les anciennes écritures turques.
Et on note au passage, que ces symboles reproduisent la formes de certains astérismes observables dans l’hémisphère nord : les Pléïades, le Bouvier, Orion, le Scorpion, le Bélier, etc…
Des écritures runiformes existent un peu partout, diffusées en grande partie par les « Vikings », à partir du VIII ème siècle, et on en trouve ainsi en Hongrie, en Russie, en Yougoslavie, en Pologne, en Roumanie, en Espagne…
Ce qui semble certain, c’est que ces signes n’ont servi d’écriture que postérieurement à leur utilisation ésotérique et symbolique. Ainsi, le Futhark est la réappropriation de différents signes, ou le fruit du mélange de ces signes, pour servir de système d’écriture, en plus de ses autres fonctions.
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